We Need Help

Un souffle de plus en ce monde, une vie de plus à construire. Le 16 décembre 1980 venait au monde le fruit d'un amour d'un américain et d'une russe, Grisha. A vrai dire, sa vie n'a pas été très mouvementée, tout semblait déjà prévu à l'avance, comme s'il n'y avait pas de place pour le destin dans sa vie. Comme si celui-ci avait été écarté de la jeune fille afin de ne pas avoir de mauvaise surprise. Elle avait eu la chance de naître dans une famille aux revenus aisés, ne souffrant d'aucun besoin. Oui, sa vie semblait toute tracée, mais ça ne serait pas amusant si son avenir était réellement parfait, une preuve que personne n'échappe jamais à son destin, la richesse n'y fera rien, elle n'achète ni le bonheur, ni la sécurité, ni l'éducation et encore moins notre liberté de penser. Passons donc l'étape historique de son enfance pour se concentrer sur l'essentiel de sa vie, sur ce qui l'a mené à être ce qu'elle est aujourd'hui, un ange... Un ange oui, mais pas un ange sympathique, malgré qu'elle ne soit pas une shadow elle n'en est pas moins dangereuse et démoniaque, elle-même se considère comme un ange vengeur, sans doute parce que la vie ne lui a finalement pas fait de cadeau...

FLASH BACK; Âmes sensibles s'abstenir .

L'homme, être faible et faisant naître un sentiment du pathétique en nous, les femmes. Eux qui se croient si fort, si puissant, ils ne sont plus rien en notre présence. Nous les assommons avec nos formes fascinantes entraînant la droiture de leur sexe, nous les envoûtons de nos parfums subjuguant, nous les dominons avec nos objets fétichistes qui ne font qu'agrandir leur plaisir, nous les détruisons une fois que nous sommes certaines qu'ils sont prêts à tous pour nous satisfaire. Pauvres petits êtres répugnant qui ne pense qu'à coucher en toute gratuité, n'hésitant pas à commettre les pires des horreurs si on leur résiste. L'homme et ses pulsions sexuels qui nous pénètre au sens propre, sans même nous demander si l'on aime ça, nous déchirant de par leurs sauvageries. Cochon que vous êtes, vous les hommes.

C'était l'année de mes seize ans que l'un d'eux m'a attrapé. Une fois de plus, j'avais fait le mur mais c'était pour la fête d'anniversaire de ma meilleure amie, mes parents n'avaient pas voulu que je sorte, deux jours plus tôt je volais un rouge à lèvre dans un magasin, stupide connerie. J'étais salement amoché par l'alcool et la drogue à la sortie de la fête, peinant à rentrer chez moi-même en m'aidant des murs des ruelles sombres et inquiétantes. J'ai senti sa grosse main se poser sur ma frêle épaule, avec force il m'entraîna dans un sous-sol, me débattre n'avait pas été suffisant, de toute manière ce n'était pas du haut de mes cinquante kilos que j'allais pouvoir faire grand-chose, à cet instant je me maudissais d'être anorexique. Il m'avait balancé sur un vieux canapé si violemment que mon dos s'en brisa presque, je pouvais sentir les ressorts du sommier me transpercer la peau, il arracha mes vêtements d'une telle brutalité qu'il n'en resta presque rien, c'est là que je vis pour la première fois ce long barreaux que l'on nomme " sexe masculin ", oui, étonnement je n'avais jamais franchi le pas auparavant alors que des rumeurs à mon lycée prétendaient le contraire. Il me pénétra avec une telle excitation que ça en devenait sauvage, j'avais beau pleurer, hurler et gesticuler dans tous les sens cela n'y changea rien, ses allées et retours dans mon vagin qui découvrait avec souffrance son opposé, le tissu bleu du divan devenait marron à force de contact avec le sang qui s'échappait de mon être.

Je voyais son visage, il était laid en plus d'être gros, son haleine dégageait une forte odeur de whisky à m'en donner envie de vomir. Il avait passé la trentaine, sa repousse de barbe montrait que ce n'était pas un homme propre, de plus son odeur corporel laissait à désirer. Son corps était poilu, si poilu que ceux-ci semblaient pouvoir être coiffer. Je fermais les yeux aussi fort que je le pouvais, ne voulant pas en voir davantage. Comment une telle chose pouvait-elle m'arriver à moi ? Grisha Stinman, la petite brune d'origine américo-russe. L'avais-je mérité ? Je n'en sais trop rien, sans doute aurais-je dû ne pas contester la punition que mes parents m'avaient infligé, peut-être n'aurais-je jamais dû être une de ces filles fêtardes, alcooliques et droguées se soucient uniquement de son poids, n'hésitant pas à se faire vomir en voyant s'afficher sur la balance 10grammes de trop dans le seul espoir d'être gardé dans le top des mannequins du moment, oui j'étais mannequin en dehors de mes cours, un rêve qui m'avait suivi depuis ma plus tendre enfance, monter sur les podiums et me faire photographier dans les vêtements des plus grands créateurs était une chose évidente à laquelle je ne serais jamais passée à côté même avec le désaccord de mes parents un peu trop conservateur. Il faut dire que cela m'avait value un beau paquet de pognon que je m'étais empressée d'économiser pour mon avenir. Quoi ? Ce n'est pas parce que j'étais une fashion-victime que j'en étais forcément une grande dépensière, non je laissais la facture à mes parents.

Ce gros tas fini par s'arrêter par épuisement, ses mains étaient venues caresser mes seins comme par fascination, je n'avais plus la force de me débattre, je voulais simplement rentrer chez moi, les larmes encore chaudes coulaient sur mes joues. Subitement, l'inconnu m'attrapa les deux avant-bras avant de me jeter au sol. D'une voix rauque il m'avait hurlé un " casse-toi ". Je ne m'étais pas fait , c'est à moitié nue que j'avais parcouru avec inquiétude le chemin vers ma maison. Je m'étais introduite aussi discrètement que j'étais sortie, jetant mes habits déchirés à la poubelle avant d'aller me coucher comme si rien ne s'était passée. Pourtant, encore aujourd'hui je porte les traces de cette fin de soirée monstrueuse, jamais je n'ai mis quelqu'un au courant de mon terrible secret. A présent je n'aborde plus le sexe comme un danger, au contraire, je suis restée très extraverti, mais suite à cela j'ai mis fin à ma carrière de mannequin, je me suis mise à manger, car je me suis aperçue que je resterais une victime si je devais toute ma vie, peser cinquante kilos.

FIN DU FLASH BACK

Comment évoluer face à un obstacle qui vous semble infranchissable ? Le changement fait peur à chacun et peu parviennent à tourner la page, il n'est jamais trop tard pour se décider, il suffit juste d'avoir le courage et la motivation nécessaire pour mener sa vie sur une nouvelle voie. Après cette soirée, Grisha ne semblait pas avoir changé aux yeux de son entourage, seulement au fond d'elle l'engrenage était déjà en marche, une sorte de déclic. Elle avait toujours tout fait dans le dos de ses parents qui la couvaient d'un peu trop près, la prenant pour une petite fille modèle qui ne faisait jamais trop d'erreurs, ou bien si erreur il y avait ceux-ci s'empressaient de la corriger croyant qu'elle ne récidiverait pas. Ils ne connaissaient donc pas réellement leur fille, quel triste constatation. La jeune fille finit par arrêter le mannequinât, ce qui surprit d'ailleurs tout le monde et c'est justement ce qu'elle avait prévu, bouleversé sa vie de telle sorte qu'on ne la reconnaisse plus. Pour certains c'était l'incompréhension, pour elle c'était simplement pour pouvoir oublier ce qu'elle avait vécu. Pour pouvoir de nouveau se regarder dans la glace sans se dire qu'elle est sale. Pour pouvoir avancer, simplement revivre.

FLASH BACK;

_ m è r e : « Pourquoi ne sors-tu pas avec tes amis ? Tu n'aimes plus faire les boutiques ? »
_ G r i s h a : « C'est justement parce que tu me demandes de sortir que je ne sortirais pas... »
Je n'avais pas ajouté un mot de plus et m'étais levée de table, mon milke-shake au chocolat à la main. Ma mère commençait à être habituée. J'avais déjà dix-huit ans et ma vie était en plein changement. Cela faisait deux ans que je préparais ma vengeance, deux longues années que j'attendais avec impatience, il fallait que tout soit parfait. Deux ans que je cherchais le porc qui m'avait fait du mal alors que j'étais encore une adolescente innocente. Deux ans que je m'imaginais lui retirer la vie, après-tout c'est tout ce qu'il méritait... Mon plan semblait parfait, j'avais épié ses moindres faits et gestes pendant des mois, c'était un routinier, il était vraiment simple à prévoir... Le jour tant attendu ne tarderait plus. Quant à mon entourage, c'était l'incompréhension total, me voir changer du tout au tous les avaient surpris, j'avoue que c'était un changement radical dont je suis la seule à connaître la cause, ce serait mon secret afin que personne ne se mette à travers mon chemin. Je n'étais plus la petite fille sage que mes parents pensés avoir, je m'étais mise à fumer et boire devant eux, montrant mon vrai visage, j'avais retrouvé l'appétit envoyant les critiques de ma mère sur le fait d'être ronde en l'air, de toute manière je ne risquais pas de ressembler à ma voisine d'en face. La sexualité n'avait-elle non plus plus aucun secret pour moi et je n'hésitais plus à m'afficher avec plusieurs garçons, changeant de mec toutes les semaines comme s'ils étaient mes jouets, après-tout c'est ce qu'ils étaient devenus pour moi, des êtres sans intérêt.

Oui, j'avais changé, la noirceur s'était encrée dans mon esprit, mes yeux semblaient haineux de tout. Mes réactions étaient vives et inexpliquées. J'étais une sorte de mort-vivant, n'ayant plus qu'un objectif. J'étais discrète et mystérieuse, attirant les hommes comme des mouches, la vie me semblait alors plus simple à vivre. Mon visage d'ange n'avait certe lui pas changer, il n'était plus qu'une façade facilement destructible...

FIN DU FLASH BACK;

La mort, on ne la voie jamais arriver, on ne sait jamais quand elle va nous frapper, si elle s'y prendra avec violence ou douceur. Elle décime notre enveloppe charnelle, sépare notre corps de notre âme en envoyant un sous-terre et l'autre dans un lieu mystique, les Lymbes. Une sorte de trou noir où s'entassent des âmes les unes sur les autres, attendant avec impatience le verdict final. Avoir une seconde chance et repartir sur Terre en se voyant attribué un rang, ou bien finir dans le Néant, le rien du rien, l'inexistant, si rien qu'il ne s'imagine pas. Avouez que vous préférez la première fin, à moins que de se savoir immortel et condamné à errer dans le monde des vivants éternellement vous fasse peur. A vrai dire, s'imaginer envoyé dans le Néant à quelque chose de reposant, n'être plus rien, ne plus avoir à faire quoi que ce soit pour qui que ce soit, simplement reposer en paix - ou non -, car après-tout, la vie de terrien n'a rien de facile, les guerres de pouvoir, les crises économiques, les querelles de voisinages, l'obsession à trouver l'amour. Non, la vie que mènent les humains n'est pas de tout repos.

FLASH BACK;

J'étais prête, ma vengeance allait avoir lieu ce soir du 3 mars 1999... Je rendrais souffrance à celui qui me l'a donné. Je lui ferais goûter la sensation de perdre sa vie, sauf que je le tuerais comme j'aurais aimé qu'il me tue il y a deux ans. Mais puisqu'il ne l'a pas fait, il m'a donné une raison de vivre, une raison pour le massacrer. Ma voiture était garée dans une ruelle sombre, la même que celle que j'avais empruntée la nuit où il a abusé de moi. Il n'avait pas changé de squat, ni même d'allure. C'était toujours un gros tas de merde ambulant, dégageant une répugnance incontestable. J'attendais patiemment qu'il pénètre dans sa cave, si on peut appeler cela ainsi. C'est étrange qu'il existe des portes donnant sur un sous-sol, il faudrait qu'on m'explique le concept un jour... Enfin, après que je l'aurais tué.

A peine l'avais-je vu franchir la porte, je me précipitais en dehors de mon véhicule prenant soin de vérifier que j'avais bien mon arme et un couteau sur lequel j'avais passé des jours à l'aiguiser, la lame était si tranchante que le contact avec mon vêtement provoquait des larges ouvertures. Discrètement, je m'étais moi aussi glissée à l'intérieur, il était dos-à moi quand j'utilisais mon arme pour l'assommer. Je le traînais sur une chaise avec peine, je ne pensais pas qu'il était si lourd et rien que l'idée de le toucher me donner envie de gerber. Au bout de quelques minutes j'étais tout de même parvenue à l'attacher sur une chaise, comme quoi reprendre du poids était nécessaire. J'avais donné un coup de couteau en diagonal le long de son torse, quelques éclaboussures de sang me vinrent sur le visage. Il avait fini par se réveiller, le ruban de scotch que j'avais déposé sur ses lèvres quelques minutes plus tôt l'empêchait de hurler.

_ G r i s h a : « Alors gros tas... Tu te souviens de moi ? Hum... Bien sûre que non, je n'ai pas du être la seule à passer sur ta queue poilue... Hein ?! »
Sur ces paroles, ma lame fine trancha sa joue comme un rasoir, je l'entendais crier au fond de sa gorge et j'avoue qu'à cet instant j'éprouvais du plaisir en l'entendre gindre. Continuer à lui faire du mal malgré ses cris comme il l'avait fait pour moi.
_ G r i s h a : « Ne pleure pas... Je vais abréger tes souffrances, je voulais juste que tu revois mon visage une dernière fois avant ta mort. »

J'allais planter mon couteau dans ses parties génitales puis sortir mon arme mais je sentis un poignard me traverser le dos pour venir transpercer mon coeur entre temps. Ma bouche se mit à cracher mon flue vitale tandis que mes jambes lâchèrent. Je m'étais écroulée au sol, sentant mon coeur ralentir petit à petit, mes paupières vacillaient puis finirent par se fermer pour de bon. Je n'avais pas prévu que quelqu'un d'autre pourrait venir, je ne pensais pas qu'il attendait de la visite, il fallait que cette nuit il change ses habitudes de routinier. Le sort s'est une fois de plus joué de moi. J'avais été stupide, je n'avais pas assez assuré mes arrières, j'avais été prise à mon propre piège, une nouvelle fois je perdais face à lui. Je sentais mon âme se détacher de mon corps, comme si on m'arrachait les poumons. Je m'envolais tandis que mon corps gisait toujours au sol, dans une flaque de sang. Je ne savais pas où je partais, m'éloignant de plus en plus de mon être. J'étais morte sans même m'être battue.

Mon âme avait fini par arriver dans une sorte de trou noir inquiétant, j'étais entassée parmi d'autres âmes, d'autres morts. C'était assez glauque, j'avoue avoir été effrayée, qu'adviendrait-il de mon âme ? Cela se passe-t-il comme dans la mythologie grecque ? Poser notre âme sur une balance et la comparer à celle d'une plume, si celle-ci est moins lourde nous sommes destinés à l'Enfer, ou au Paradis si l'inverse se passe. Non, ça ne s'était pas réellement passé ainsi. Sans même m'en rendre compte on est venu me chercher, on m'a posé dans le corps de quelqu'un d'autre, je ne serais trop vous retranscrire ce qu'il s'est réellement passé, car j'avoue que je suis encore dans un flou à ce sujet, à vrai dire je n'ai pas envie d'en savoir davantage, ce n'est pas non plus mon premier corps, car évidemment mon âme à 107 ans, je commence à me faire vieille, mais dans le monde des anges on peut dire que je suis jeune. Une nouvelle vie commença alors pour moi...

FIN DU FLASH BACK;

Les anges, êtres du paradis faisant le bien, combattant le mal. Protégeant certaines personnes, aussi considéré comme des " anges gardiens ". Oui, on les croie tous gentils, hors il y a certaines exceptions, prenons Grisha par exemple. Elle ne comprend pas elle-même comment à-t-elle pue être choisie parmi toutes ces âmes en attentent d'un avenir, comment à-t-elle pue devenir un ange, se voir dotée d'un pouvoir. Avait-elle réellement quelque chose de particulier ? Jouerait-elle vraiment un rôle important sur Terre ? Honnêtement elle en doutait, mais nul ne peut contre-dire la décision des grands patrons. De plus un ange ? Grisha ? Êtes-vous sûre de parler de la même personne ? C'est un ange vengeur, elle punie les âmes mauvaises et récompenses les bonnes tout en les protégeant des dangers qu'ils pourraient encourir. Pleine de noirceur, elle se limite à tuer en privant sa victime de son oxygène. Un pouvoir qu'elle a découvert quelques temps après avoir gagnée son nouveau corps. Un geste du doigt lui suffit à couper les poumons de leur oxygène. Dans un effort elle parvient aussi à supprimer l'oxygène se trouvant dans une pièce, cependant ceci l'affaiblie et peut la faire dormir une journée entière, devenant alors aussi vulnérable qu'un simple humain. Elle est aussi capable de vivre sous l'eau, s'approvisionnant elle-même en oxygène. Elle considère détenir à-elle seule le fil de la vie, c'est en partie vraie, qui n'a pas besoin d'oxygène pour vivre mis-à-part les poissons ?